Cette thèse traite du problème du calcul des implications, c’est-à-dire des régularités de la forme « quand il y a A, il y a B », dans des ensembles de données composés d’objets décrits par des attributs. Calculer toutes les implications peut être vu comme l’énumération d’ensembles d’attributs appelés pseudo-intensions. Nous savons que ces pseudo-intensions ne peuvent pas être énumérées avec un délai polynomial dans l’ordre lectique mais aucun résultat n’existe, à l’heure actuelle, pour d’autres ordres. Bien que certains algorithmes existants n’énumèrent pas forcément dans l’ordre lectique, aucun n’a un délai polynomial. Cette absence de connaissances sur les autres ordres autorise toujours l’existence d’un algorithme avec délai polynomial et le trouver serait une avancée utile et significative. Malheureusement, les algorithmes actuels ne nous autorisent pas à choisir l’ordre d’énumération, ce qui complique considérablement et inutilement l’étude de l’influence de l’ordre dans la complexité. C’est donc pour aller vers une meilleure compréhension du rôle de l’ordre dans l’énumération des pseudo-intensions que nous proposons un algorithme qui peut réaliser cette énumération dans n’importe quel ordre qui respecte la relation d’inclusion.
Dans la première partie, nous expliquons et étudions les propriétés de notre algorithme. Comme pour tout algorithme d’énumération, le principal problème est de construire tous les ensembles une seule fois. Nous proposons pour cela d’utiliser un arbre couvrant, lui-même basé sur l’ordre lectique, afin d’éviter de multiples constructions d’un même ensemble. L’utilisation de cet arbre couvrant au lieu de l’ordre lectique classique augmente la complexité spatiale mais offre plus de flexibilité dans l’ordre d’énumération. Nous montrons que, comparé à l’algorithme Next Closure bien connu, le nôtre effectue moins de fermetures logiques sur des contextes peu denses et plus de fermetures quand le nombre moyen d’attributs par objet dépasse 30% du total. La complexité spatiale de l’algorithme est aussi étudiée de façon empirique et il est montré que des ordres différents se comportent différemment, l’ordre lectique étant le plus efficace. Nous postulons que l’efficacité d’un ordre est fonction de sa distance à l’ordre utilisé dans le test de canonicité.
Dans la seconde partie, nous nous intéressons au calcul des implications dans un cadre plus complexe : les données relationnelles. Dans ces contextes, les objets sont représentés à la fois par des attributs et par des relations avec d’autres objets. Le besoin de représenter les informations sur les relations produit une augmente exponentielle du nombre d’attributs, ce qui rend les algorithmes classiques rapidement inutilisables. Nous proposons une modification de notre algorithme qui énumère les pseudo-intensions de contextes dans lesquels l’information relationnelle est représentée par des attributs. Nous fournissons une étude rapide du type d’information relationnelle qui peut être prise en compte. Nous utilisons l’exemple des logiques de description comme cadre pour l’expression des données relationnelles.
Dans la troisième partie, nous étendons notre travail au domaine plus général des règles d’association. Les règles d’association sont des régularités de la forme « quand il y a A, il y a B avec une certitude de x% ». Ainsi, les implications sont des règles d’association certaines. Notre algorithme calcule déjà une base pour les implications et nous proposons une très simple modification et montrons qu’elle lui permet de calculer la base de Luxenburger en plus de la base de Duquenne-Guigues. Cela permet à notre algorithme de calculer une base de cardinalité minimale pour les règles d’association.